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La 32e Division arrive pour monter à Verdun. Nuit calme et reposante. Sainte-
Vers 12 h, en voiture et roulez autos ! … Nous passons par Lemmes, Souilly, Heippes, etc… et arrivons vers 15 h à
Cantonnement à Seigneulles.
Bon cantonnement. Petit village. Beau paysage. Les gens sont surtout des cultivateurs. Plateaux et plaines fertiles en céréales.
Le soir à 5 h, salut à l’église. Celle-
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Journée consacrée à l'installation et au repos surtout, on n'a guère de goût à faire quoi que ce soit.
Ste-
Nous invitons M. l'Aumônier à revenir demain au service funèbre que nous organisons à l'invitation de notre colonel pour tous nos camarades morts. Salut à la même heure.
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Ste-
Rien à noter pour le reste de la journée.
Lettre de Eugénie à son frère Ernest.
Toulouse le 18 août 1916
Mon cher frère,
Je ne sais assez te remercier de la carte que j'ai reçue hier datée du 10. Depuis quelques jours je ne vivais plus de te savoir si exposé, ta carte tout en ne m'apprenant pas la relève me fait croire qu'elle aura peut-
J'allais oublier le principal, en même temps que ta carte, je recevais la lettre que tu avais envoyée à Marie. Laisse-
Reçois les meilleurs baisers de ta sœur et de tes petites nièces.
Eugénie.
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Ste-
Visite à M. le commandant Escarguel, avec lequel je règle quelques questions ayant trait à mon ministère.
Au salut le soir, nous invitons nos chers soldats à venir communier nombreux à la messe de demain. Cela leur tiendra lieu de la Ste-
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Un grand nombre répondent à notre appel, se confessent et communient à la messe de 7 h dite par
M. Tersy. Je dis moi-
A 13 h, visite à M. le Curé qui fort aimablement nous offre quelques boissons et un cigare. Vêpres paroissiales à 14 h. Bonne petite assistance. Le soir, à 17 h 30, petites vêpres et salut pour nos soldats. Bonne assistance.
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Rien de spécial à noter. On murmure que le 322 e va être dissous, mais on n'attache aucune importance à ce bruit.
Ste-
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Ste-
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Ste-
Réunion habituelle le soir.
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Rien de spécial à noter. M. l'Aumônier nous fait dire qu'il n'y a pas de place de brancardier disponible au 122e , donc je ne vais pas demander d'y aller. Restent seulement le 96e et le 81e.
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Nous décidons d'organiser un service solennel dimanche pour le repos de l'âme de nos chers confrères Ditte et Foucras du 5 e Bataillon. C'est bien le moins que nous puissions faire pour ces pauvres amis. Chemin de croix le soir.
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Pas de détermination au sujet de notre nouvelle affectation. Le médecin-
Visite du général Cadoudal dans la soirée : il donne une affectation aux officiers, en "huis clos".
Le soir, exercice habituel, confession, répétition de chant pour la messe de Requiem.
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Nombreuses confessions et communions à la messe du matin. Plusieurs la font pour nos chers abbés. A 9 h, messe solennelle. Eglise comble, officiers et service médical au 1 er rang. Belle musique à l'offertoire et à la consécration. M. le médecin-
A 2 h, vêpres paroissiales, M. le Curé me fait l'honneur de pontifier : bonne assistance civile. A 16 h, concert. A 18 h 30, vêpres pour les soldats.
M. le médecin-
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Grande nouvelle dans la journée : la Roumanie a déclaré la guerre à l'Autriche. Enfin ! Il n'en fallait pas tant pour soulever l'enthousiasme parmi les soldats. Vraiment cela fait plaisir, car on sent bien que cet événement peut avoir des conséquences sérieuses sur l'issue de la guerre. Rendons donc grâce à Dieu.
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Ste-
Il nous laisse un petit timbre souvenir que je colle en dessous pour bien marquer la fin de notre cher 322e.
Don de M. Dyfre, médecin-
En août 1916, une rumeur persistante circule en Aveyron : l'abbé Ernest OLIVIÉ a été tué à Verdun. Les deux lettres suivantes parlent de cette rumeur.
Lettre de M. BELMON de Rodez à Ernest OLIVIÉ
+ Rodez le 28 août 1916 Bien cher ami,
Votre dernière lettre est venue à point pour calmer une émotion persistante à votre sujet. Vous n’ignorez plus sans doute aujourd’hui que vous êtes resté mort pendant 8 jours dans l’opinion publique ; vos parents ont dû l’apprendre et en être très troublés. La nouvelle venait du front, et de plusieurs sources, disait-
Nous recueillons avec un pieux intérêt tout ce que vous nous dites de M. Foucras. J’avais appris en effet que vous n’aviez pu prendre soin de sa dépouille ; pour cela apparaît comme secondaire et nous nous en consolons plus vite que d’autres. Son père en était très frappé l’autre jour quand je le lui ai dit. Il est venu recueillir ce que je détenais du cher défunt ; leur affliction est très grande évidemment, mais aussi chez eux l’esprit de foi dépasse tout le reste, comme on peut aisément le croire quand on a connu le pauvre abbé. Malheureusement depuis sa mort ils n’ont plus entendu parler de son frère, et vous leur feriez bien plaisir si vous pouviez en savoir quelque chose (
Vous avez appris aussi que M. Ditte le compagnon de M. Foucras a été tué peu après lui. Il avait été lui aussi chargé par le défunt de me prévenir en cas d’accident ; il le fit peu après vous, et m’avertit qu’il allait bientôt me faire parvenir tout ce qu’il pourrait recueillir de lui. Évidemment nous n’attendons plus rien.
Je suis bien content d’apprendre que M. Estivals remplace M. Garibal. Ensemble vous ferez beaucoup de bien : que le Bon Dieu vous en donne le temps et la grâce. C’est un bien beau ministère que le vôtre ; nous sommes ici bien inutiles en comparaison. Dites à ce confrère mes bonnes amitiés.
On m’a prié d’écrire quelques lignes sur M. Foucras dans le Bulletin de St-
Dans nos hôpitaux, c’est le changement continuel et l’incertitude du lendemain. On met des femmes en très grand nombre dans nos services ; sans doute pour nous relever bientôt. De plus il est fortement question de rendre à leur destination tous les locaux scolaires, sauf le Grand Séminaire et l’Ecole Normale. Tous les hôpitaux seraient transférés à l’ancien grand séminaire. A quoi le conseil municipal fait grande opposition.
L’épreuve parait devoir durer longtemps encore ; il n’est pas au pouvoir des hommes de l’abréger, malgré tout ce qu’ils nous ont laissé espérer. Que Dieu ait enfin pitié de nous ; les morts plus encore que les vivants nous obtiendront la victoire et la paix.
Merci de tout ce que vous avez fait pour le cher abbé Foucras ; nous continuerons à prier pour lui. Ces Messieurs vous offrent leur bon souvenir et j’y ajoute l’assurance de mon affectueux dévouement en N.S.
Signé : Belmon.
Lettre de la cousine Rosa à Ernest OLIVIÉ.
Aubin le 29/8/1916
Bien cher Ernest
Ta lettre nous a bien fait disparaître l'angoisse qui étreignait nos cœurs depuis quelques jours. Personne n'osait me le dire, mais je comprenais à leur manière, qu'il y avait du louche. Dimanche dernier enfin, M. le Curé du Gua disait en chaire la mort des prêtres tombés à Verdun et te nommait toi. La nouvelle s'est vite répandue à Aubin. Moi, ni aucune des nôtres, ne voulions le croire, ayant eu une lettre de toi le 12 qui était partie le 7. Et je savais aussi que le grand assaut avait eu lieu le 3 et le 4 août.
Puis M. l'abbé Garric avait écrit à sa cousine qui habite la maison de Louise qu'on veuille bien nous dire que si nous n'avions pas de tes nouvelles, que nous ne nous chagrinions pas, ton état n'était pas grave. Il ne s'en est pas tenu là ; deux ou trois jours après, il écrivait de même à M. le Curé qu'il veuille bien me prévenir. Le même jour il reçoit une lettre de l'abbé Malirat qui s'exprime ainsi : "nous avons la douleur encore d'ajouter à la liste déjà longue la mort de l'abbé Olivié, le parent de M. Marty et de la Vve Labro, nous n'attendons que l'officiel". Devant ces 2 lettres contradictoires, M. le Curé ne savait que croire, aussi a-
Moi alors je lui ai dit que tu nous avais écrit. Enfin une fois de plus je constate que Dieu t'a pris sous sa divine protection, car je sais bien des choses que tu ne nous racontes pas. Sois assuré que ton souvenir ne nous quitte jamais et que la prière nous unit
…
Reçois de tante Denise et moi nos plus affectueux baisers.
Profite bien du repos qui t'est donné. La confiance renaît en voyant la Roumanie du côté des Alliés. Ta cousine -
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Journée tranquille comme à l'ordinaire. On se prépare déjà au déménagement. Visite de M. Sahut, aumônier du 81e et de M. Chocqueel du 122e. Mon confrère M. Tersy opte pour le 81e parce qu'il y a une place d'aumônier-
La Roumanie déclare la guerre à l'Autriche.
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Nous voici à la veille de notre séparation ; tout le monde est plus ou moins attristé ; il faut abandonner de bons camarades, des chefs excellents, sans savoir ce qu'on aura en échange ; c'est bien encore un sacrifice à offrir au Bon Dieu. Après avoir été séparés de nos amis morts, il faut encore se séparer des vivants.
Le soir, salut très solennel à l'église. M. Tersy fait les adieux à nos bons paroissiens et puis on se dit adieu. Beaucoup d'animation et d'exubérance dans les rues. On a voulu oublier un peu les chagrins et choquer avec les camarades. Le départ est fixé pour nous à 6 h 30 demain matin.
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Affectation au 96 e Régiment, 5 e Compagnie.
Ste-
Nous passons par Erize-
Cantonnement à Villotte-
Aussitôt arrivés, nous sommes répartis dans les Compagnies. Je suis affecté à la 1 ère Compagnie comme brancardier, avec un autre ancien brancardier. Quant aux autres, ils sont provisoirement combattants. Nous sommes plutôt mal reçus par les camarades brancardiers du 96 e qui ont peur d’être supplantés par nous.
Je fais la connaissance de M. l’Aumônier brancardier du 1er Bataillon, M. Fontan, caporal. Il est du reste fort gentil et me reçoit avec empressement, du coup, l’œil des autres camarades devient moins mauvais. Je vois aussi M. l’abbé Couderc, prêtre du 3 e Bataillon. C’est un compatriote, aussi me reçoit-
Du coup, je suis un peu moins chagrin, sans cependant être en joie, car toutes ces nouvelles figures qui ne me sourient plus tranchent trop avec celles que je viens d’abandonner.
Le soir à 6 h, concert. A 19 h, bénédiction du T.S. Sacrement à l’église. Ces messieurs les aumôniers rivalisent de zèle pour faire du bien à nos chers soldats. Je suis invité par eux à donner la bénédiction du St Sacrement. M. Ressiguier, prêtre de Carcassonne et combattant, tient magistralement l’harmonium. Grâce à mon protecteur, M. Fontan, je suis admis à coucher à l’infirmerie. Je suis très bien. Régulièrement, c’est à la Compagnie que je devrais coucher, car on y vit continuellement par groupe de 4.
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Ste Messe vers 6 h. Il est permis de se servir uniquement des chapelles portatives, car M. le Curé ne permet pas qu’on utilise quoi que ce soit de son église.
Pendant le jour, travaux divers et distribution d’effets : on en donne sans compter à la 1 ère Compagnie. J’en avais bien besoin.
Je fais une visite à un petit cousin qui est à la 10 e Compagnie, Clément Olivié.
Le soir, salut comme d’habitude.
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Ste Messe à 6 h, quelques communions. A 9 h, grand-
Après-
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Sainte-
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Préparatifs de départ. Je suis sur le point de passer au 2 e Bataillon où le commandant Escarguel veut m’avoir à tout prix. J’y suis résigné d’avance. Plusieurs communions le matin et des confessions le soir. Pas d’heure fixée pour le départ.
Suite du récit : forêt d'Argonne #1.