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Dernier jour de l’année !
Nous avons un tué dans la C.M.2. Ce pauvre malheureux était à la veille de partir en perme. La 6e compagnie est remplacée par la 7e en ligne, vers 4 h du matin. Dans la matinée, beaucoup de calme, mais dans l’après-
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…. Le matin arrive cependant sans qu’elle se produise. Le bombardement se calme instantanément vers 6 h 30. Il semble donc que les Boches craignaient un coup de main de notre part et qu’ils voulaient le conjurer en nous écrasant sous leurs feux. La journée est assez calme.
Je célèbre la Ste Messe à l’intention de tous les miens. Parmi eux, je compte naturellement mes camarades du bataillon.
Cette nouvelle année nous réserve sans doute bien des surprises, agréables ou non. Je demande à Dieu -
Au dîner, on nous sert un supplément qui consiste en une portion de jambon, deux oranges, un cigare ; le champagne n'est pas encore arrivé. Ce sera pour demain. Notre petit déjeuner ne manque pas de charme. Après le bombardement furieux de la nuit et de la journée d'hier, on se plaît à respirer le calme plat.
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Rien de spécial à noter. Tout se passe normalement pendant la journée. Le père Jouanno nous rejoint pour quelques jours encore. Dans l'après-
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Journée plate. Rien de spécial à noter, en dehors des bruits de relève qui circulent : la division serait relevée par la 32e . On n'est sûr de rien. Attendons par conséquent les événements. La neige se met à tomber de nouveau.
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Journée ordinaire. Froid vif. Quelques obus par-
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Le commandant Escarguel est rentré de permission. Il en rapporte une bonne humeur, rare chez lui ! C'est avec lui que je m'entends pour les messes de demain. M. Jouanno étant de retour, nous en disons chacun une, à 8 h 30 au P.S. et à 9 h 30 au P.C. de la compagnie de réserve. La compagnie de Michelbach pourra profiter des messes dites par les prêtres du G.B.D.
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J'ai la joie de recevoir la visite de M. l'abbé Tersy du 81e . Il a été mon voisin toute cette semaine et je n'en savais rien.
Assistance convenable à nos deux messes, mais j'ai dû courir d'un abri à l'autre pour convoquer les poilus. Dans l'après-
Le soir, après la soupe, visite aux brancardiers de Michelbach et aux confrères du G.B.D. Je revois un petit père capucin, P. Vernhe, qui avait momentanément quitté la formation.
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Réveil à 3 h. Relève à 4 h. Froid moins vif. Pas d'incident pendant la relève. Le dégel s'est produit pendant la nuit, ce qui rend la marche assez aisée. Je célèbre la Ste Messe avant de partir.
A Roderen, nous trouvons un bon petit poste de secours. Visite à l'église vers 7 h. M. le Curé célèbre la Ste Messe devant une assistance nombreuse de fidèles. Je vais le saluer à la sacristie. Je vois que la réputation d'amabilité qui lui a été faite par mes confrères est bien fondée. Rencontre d'un autre confrère, observateur du régiment, qui dit sa messe.
Journée d'installation Pas de réunion du soir à cause de la lumière. Visite plus prolongée à M. le Curé : c'est le meilleur des hommes, Français de cœur autant que saint prêtre. Décidément, cette Alsace est un joyau de l'Eglise Catholique. Dieu veuille qu'elle revienne à la France après cette guerre !
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Ste Messe à 7 h. Douches pour la 2e CM -
Après la pluie battante d'hier, c'est la neige qui tombe depuis 3 h du matin, et qui recouvre le sol d'une couche épaisse. Le vent l'accumule par endroits, ce qui rend la marche très pénible.
Le soir, visite à M. le Curé de Rammersmatt et à une famille.
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Ste Messe à 6 h 15 pour permettre à quelques fervents de communier. Journée calme. L'après-
(*) : probablement Aspach-
d'ailleurs en zone allemande. À ce propos, on consultera utilement l'étude archéologique des tranchées allemandes faite à Aspach. La page 20 du document localise le front d'Alsace en 1917-
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Le dégel se produit, ce qui amène beaucoup d'eau partout, et surtout rend la marche très difficile sur l'épaisse couche de neige. J'ai néanmoins décidé d'aller voir M. le Curé de Guewenheim et l'abbé Ressiguier. J'y vais dans l'après-
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Rien de spécial, temps très froid. Les gens du pays circulent en traîneau ! Nous nous entendons avec M. le curé pour les offices de demain. Il est entendu qu'à cause du mauvais temps, je ne prêcherai pas.
Dimanche 13 janvier 1918 -
M. le curé me charge de célébrer la grand-
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Le dégel s'est continué durant la nuit ; aussi c'est à la boue qu'on a à faire ce matin ; on tâtonne un peu dans l'obscurité et parfois on plonge profondément ses pieds dans les pistes boueuses. Clopin-
tranquillement peu après mon arrivée. En revanche, la situation de ceux qui sont en ligne est des plus désastreuses : le dégel et la fonte des neiges ont inondé tranchées, boyaux et abris. Triste semaine en perspective pour les pauvres poilus. Visite de M. Fontan dans la matinée. Après-
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Rien de spécial à noter. Je fais mon petit tour en ligne
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Je suis réveillé précipitamment par un bombardement furieux ; je saute aussitôt de ma couchette et vais dehors me rendre compte de ce qui se passe : quelques obus sur Aspach. Mais c'est surtout à droite de la gare d'Aspach que le bombardement est furieux ; les minen boches tracent leur trajectoire lumineuse dans le ciel, les fusées de toutes les couleurs jettent aussi leur note lugubre dans ces ténèbres épaisses. La pluie tombe par-
Après ma messe, j'apprends que les brancardiers de la 5e ont apporté un blessé ; je vais le voir au poste, ce n'est pas trop grave. Immédiatement après, je monte à la gare d'Aspach : je suis péniblement affecté en voyant un brancard. Sans vie, un des plus anciens soldats de la 5e compagnie (Nicolaud). J'apprends qu'il a été tué par la même bombe qui a blessé un camarade. Il continue à pleuvoir, de sorte que ce coin de notre tranchée tout bouleversé par les projectiles, présente un aspect bien triste. Dans les abris inférieurs, les Poilus ont de l'eau jusqu’à mi-
+ ce 16 janvier 1917 (*)
Bien chère Maman, ma chère Clémence,
Voici déjà 4 ou 5 jours que je ne vous ai pas donné de mes nouvelles ! Elles sont toujours excellentes malgré le mauvais temps et notre séjour en ligne : ce n’est pas le paradis, bien entendu, surtout pour les pauvres diables qui prennent la garde : il y a tellement d’eau avec ce dégel et la pluie, que j’ai grand peur qu’il y en ait qui se noient dans les tranchées : enfin que voulez-
Plus rien de nouveau à vous annoncer. Je vous embrasse affectueusement
Ernest
(*) : Ernest Olivié a écrit "1917". On peut penser qu'il s'est trompé ; en janvier, ce sont des choses qui arrivent !
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Dans l'après-
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A noter pour ces deux jours une amélioration notable du temps. Le 81e vient reconnaître pour la relève. Coup de main non réussi.
Au repos, à Roderen.
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Vers 5 h, relève. A 3 h, j'ai dit ma messe. L'abbé Tersy du 81e me remplace au poste de secours. Nous arrivons sans encombre à Roderen à la pointe du jour. Grand-
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Sainte Messe vers 6 h 30. Travaux ordinaires de nettoyage. J'attends ma permission pour l'un de ces jours. La pluie réapparaît.
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Rien de spécial à noter. Tout marche à l'ordinaire sauf que je ne pars pas encore en permission. Vraisemblablement nous avions de l'avance sur les autres compagnies et on fait à dessein de ralentir la marche. Cela ne m'affecte pas trop, puisque nous ne sommes pas trop mal au repos. Tous les soirs à 6 h, réunion habituelle à l'église.
*** FIN DU CARNET N° 12 ***
René Foulquier, neveu d'Ernest Olivié et père du webmestre de ce site, ne parvint jamais à retrouver le ou les carnets suivants.
Suite : les derniers mois.