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Jeudi 6 et vendredi 7 septembre 1917 ( suite ).
A 8 h 30, en route vers Bar-
Fort mal installés dans nos wagons à bestiaux, nous croisons un train d'Américains arrivant au front : ils sont dans un vrai train de voyageurs, il est vrai qu'ils voyagent depuis un mois. Très aimables, ils nous saluent au passage.
Arrivée à Ligny à 11 h. Je remarque : Laneuville-
A Mirecourt (18 h), nous sommes rattrapés pendant la halte-
Quand nous passons à Epinal, c'est la nuit. Vers 24 h nous débarquons à une petite station qui n'a pas de nom, étant créée depuis la guerre seulement, un peu avant l'arrivée à Lure (au centre d’un triangle Luxeuil – Vesoul – Belfort)-
Bien logés, bien accueillis des habitants. Je puis dire la Sainte Messe à 7 h 30. Pas de curé. Repos toute la journée.
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Installation. Exercice du soir à 20 h : petite affluence, population peu religieuse, mais aussi occupée surtout aux travaux des champs, et pas assez libre par conséquent.
*** FIN DU CARNET N° 11 ***
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Je dis ma messe à 7 h ; l'abbé Ressiguier dira celle de 9 h 30. A 8 h 30, messe pour la paroisse dite par un curé voisin chargé du service ici : pas bien nombreux les assistants de cette messe.
On sent bien qu'ici aussi la religion tend à disparaître. Ils ont l'air bien bons pourtant ces braves Alsaciens, aux traits énergiques et fortement tirés ; ils paraissent encore bien attachés aux mœurs de leurs aïeux, à tel point que la routine paraît ici en honneur autant que dans notre Plateau Central. Plus de luxe dans les maisons comme en Champagne et dans la Meuse ; une grande propreté cependant à l'intérieur des maisons, mais les rues sont très sales. Le village est habité en partie par des cultivateurs et en partie par des ouvriers d'usine : verreries et salines.
A 9 h 30, messe militaire : petite assistance. Le bataillon est réduit à sa plus simple expression. Le commandant au 1er rang, bel exemple.
Il veut que je fasse faire une quête : il met 5 fr dans la bourse. Quel brave homme ! Avant la messe, M. le curé veut bien nous souhaiter la bienvenue, il le fait très délicatement. Bien aimable ce bon curé, il nous invite à aller le voir à O…..
A 15 h ,vêpres. A 20 h, salut. Petit groupe à ces deux offices, mais nous le faisons avec autant de solennité que si l'église était comble.
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Encore un jour de repos aujourd'hui. Les hommes aménagent les cantonnements : c'est le dernier jour de repos, demain les exercices recommencent. Le caporal brancardier part en permission. Je le remplace dans ses fonctions. Rien de spécial à noter.
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Les journaux nous apprennent que les Cosaques sous la conduite de Kornilof (?) marchent sur Pétrograd. C'est la guerre civile en perspective. Riga est prise : quelle catastrophe ! Décidément ces Russes, sur lesquels on comptait tant, nous causent tous les jours des surprises très désagréables.
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M. l'abbé Sahut passe à Gouhenans, mais je ne le vois pas. Je l'aurais voulu pourtant, car je l'ai invité à venir dimanche présider notre service funèbre et je n'ai pas de réponse de lui. J'apprends le soir qu'il a aussi promis à M. l'abbé Couderc pour 9 h 30 et qu'il se propose de venir ici à 11 h. Cela ne me convient pas et il est décidé, avec M. le commandant, que j'irai moi-
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Dans l'après-
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Rien de spécial à noter. Je vais faire une visite à M. le Curé d'Athesans, à 4 km.
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M. l'abbé Ressiguier obtient la permission de la journée pour travailler avec moi à la construction d'un catafalque. Nous le voulons faire très beau ; pour cela nous recrutons tous les pots de fleurs que nous voyons aux fenêtres. L'église possède un riche assortiment de candélabres. Avec tout cela, nous réussissons à faire quelque chose d'à peu près bien, de très bien même, nous assure-
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Dès 9h, M. Sahut est parmi nous. Notre grand-
Pas de vêpres aujourd'hui, car il y a une séance récréative à 15 h au Château. J'y assiste : c'est convenable dans l'ensemble. C'est dans tous les cas, très fin, très spirituel. Notre bon commandant Escarguel est mis en relief d'une façon admirable dans la petite revue du bataillon, que notre médecin auxiliaire M. Leconte a composée avec un art parfait.
Le soir, peu de monde au salut de 19 h, l'heure ne parait pas bien favorable, les soldats aimant bien aller se promener tant qu'il fait jour.
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Rien de spécial à noter, pas plus du reste que durant les jours suivants, jusqu'au samedi 22. Je passe presque toutes mes journées à l'ornementation de l'église. Je suis très heureux de pouvoir contribuer par-
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Office comme à l'ordinaire. Assistance médiocre. Cela tient en partie à ce que le bataillon est très incomplet ; beaucoup sont détachés pour les travaux agricoles, ou pour la garde. Du moins, ceux qui assistent à la grand-
Après les vêpres, je me rends à Athesans où M. le Curé nous a invités à un petit goûter. Nous sommes bien 7 ou 8 prêtres réunis autour de sa table. Je le trouve fort aimable, ce bon vieux curé : il me charge de célébrer 2 messes à Gouhenans, à son intention et pour des gens du pays.
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Petite marche pour tout le bataillon. Je me suis fait dispenser, afin de pouvoir célébrer la messe à 7 h pour M. le Curé d'Athenans. Rien à noter pour le reste de la journée.
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Je suis obligé aujourd'hui de suivre le bataillon qui va passer une revue du colonel, sur un terrain situé près des Aynans. C'est une revue préparatoire à celle que doit passer le général Pétain qui doit venir nous confier la fourragère. C'est une rude matinée pour nous.
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Je célèbre la Ste-
Le général Pétain passe à pied devant le 3e régiment d'Infanterie de la division et plusieurs groupes d'artillerie. La remise des décorations dure très longtemps : c'est excessivement fatigant. Puis le défilé commence, et nous allons nous ranger sur les bords de la route de Lure, où nous attendons bien pendant 1 h ½ (route D486, entre Lure et Villersexel). Le général confère avec nos officiers, puis en auto il passe très lentement sur la route en nous saluant. Puis on rentre enfin, sous un soleil de plomb, exténués.
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Je vais sans doute être nommé caporal brancardier, en remplacement de Moïse Auriach, passé conducteur de la voiture médicale. J'en suis content, parce que j'espère de ce fait avoir plus facilement accès auprès de tout le bataillon.
De plus, je pars demain en perme ! C'est une grosse surprise pour moi. J'aurais préféré attendre un peu plus.
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Au dernier instant, une note parait d'après laquelle je ne pars pas en permission : je ne partirai que demain, cela ne me gêne pas. Entre-
L'abbé Ressiguier, lui, part ce soir.
Suite : Septième permission.