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Changement de programme. A 3 h, on nous annonce qu'il faut changer de place : nous allons marcher vers le front. A 5 h en effet, nous partons dans la direction de Somme-
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À 4 h ¼ , Ste-
À 5 h, départ pour le travail avec musette, bidon et un outil : pelle ou pioche. On va creuser des tranchées de 2e ligne à 3 ou 4 km des Boches, près de Wargemoulin. Tout le bataillon marche, il y a beaucoup à faire en effet. A 7 h, nous arrivons au chantier après avoir suivi d'interminables boyaux, fraîchement creusés. Nous nous mettons à l'œuvre avec ardeur, tandis qu'en face de nous de nombreuses batteries crachent à satiété de longues "kyrielles" d'obus, dans un vacarme épouvantable. Mais nous nous sentons tout de même un peu à l'abri. A midi pourtant, 7 ou 8 obus viennent éclater non loin de nous. Mais vraiment les Boches n'en sont pas prodigues. Vol d'avions. Dîner sous bois. A 14 h, travail jusqu'à 17 h. C'est fatigant. J'ai pourtant bien du courage. J'ai reçu le pain des forts, j'ai immolé la divine victime.
Ayant appris que papa est gravement malade, je souffre beaucoup du manque de nouvelles. Je songe à lui souvent, et je prie un peu pour que Dieu me le garde encore.
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Comme hier. Intéressant vol d'un de nos avions. Feux d'infanterie fort bien entendus. L'avion vient nous saluer à 115 m de hauteur, une fois sa mission accomplie. Nous le saluons de la main.
J'ai pu encore aujourd'hui dire la Ste-
*** FIN DU CARNET N° 2 ***
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Ste-
On vient à peu près à bout de la portion de boyau entamée voilà 2 jours. Nous nous demandons si nous aurons du repos demain : la fatigue est assez grande le soir, et nous n'aspirons qu'à la tranquillité. De fait, au rapport, on nous annonce que le lendemain nous aurons bains douches et lavage à Somme-
Quant à moi, j'aurai liberté de manœuvre, et je suis chargé d'organiser un autel pour célébrer la Ste-
seront libres d'y aller à Somme-
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Programme prévu exécuté. Je me rends moi-
A 10 h, le bataillon rentre : un quart d'heure plus tôt, il était à peu près au complet, réuni derrière l'autel où je célébrais une messe basse durant laquelle nous avons fait entendre quelques cantiques en l'honneur de Marie. J'aurais voulu leur adresser quelques paroles pieuses pour essayer de leur faire aimer davantage cette Bonne Mère, mais j'étais tellement fatigué que j'ai cru meilleur de me taire, d'autant plus que, les hommes étant fatigués, ils soupiraient aussi après la soupe. Et pourtant c'est tout ce que nous pouvions faire pour fêter l'Assomption.
Après midi, repos et nettoyage du cantonnement.
Le soir, bonnes nouvelles de mon père que je savais gravement malade.
Visite de M. l'abbé Rey, vicaire de St-
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Ste-
Travail incessant comme d'habitude. Quelques obus boches viennent nous saluer : nos batteries pointées en face de nous leur en envoient des volées, au moins 50 pour 1. Cela inspire confiance.
A 3 h (15 h), un cycliste vient nous annoncer qu'il faut partir immédiatement au bivouac, car il faut déménager ce soir à 7 h. On part immédiatement et sans affolement, car on est habitué maintenant à ces sortes de changements. Chacun boucle son sac. Soupe. Puis départ dans la nuit : nous devons gagner la Cote 116, à l'est de St-
Chacun installe son lit, quelques-
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Je puis dire la Ste-
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Travaux identiques. Rien de saillant, sauf que je suis bien fatigué, mais je trouve toujours dans le St-
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Rien de nouveau jusqu'au soir. En plein champ, assis à côté d'eux, j'entends à 8 h du soir la confession de 2 bons jeunes gens qui veulent faire la Ste-
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Journée consacrée au repos pour quelques-
Mais en réalité, beaucoup n'ont pas pu faire leur devoir à cause de l'heure tardive à laquelle ils sont rentrés de la corvée de lavage. A part ceux-
La soirée est consacrée au repos pour 2 Compagnies ; 2 autres vont travailler aux boyaux. Il le faut !
A 7 h (19 h), nous partons nous-
Mais le travail est d'autant plus dur qu'on n'y est pas habitué pendant ces heures. Cependant, tout le monde y met sa bonne volonté.
Au retour, je dis la Ste-
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De nouveau, départ dans les tranchées à 7 h du soir. Rien de nouveau. Tout en me rendant au chantier à travers les boyaux creusés par nous et qui sont interminables, je fais mes dévotions : chapelet, prière. J'offre à Dieu toutes ces peines et ces fatigues pour le triomphe de la France, pour le rachat de mes péchés, pour la conversion de quelques camarades du Bataillon. Nuit calme. Quelques obus échangés seulement, fusées, mitrailleuses. Ste-
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Répétition de la journée d'hier. On commence un peu à être fatigué de ce travail de nuit, parce que pendant le jour on se repose mal, et que de plus on nous demande un rendement assez considérable. Mais on travaille tout de même de son mieux.
Vers 9 h 30 du soir, on vient m'appeler avec quelques autres pour que nous allions dormir, pour travailler demain au piquetage. C'est sans façon qu'on va se coucher.
Ste-
Travail un peu sous les obus qui vont éclater un peu plus loin, vers nos batteries qu'ils veulent atteindre. Immenses entonnoirs de grosses marmites tout autour du village.
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Tracé de boyau à un point très dangereux, au-
On entend siffler les obus au-
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Travail de jour à un boyau déjà commencé. Ste-
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Tout le monde est au repos aujourd’hui, parce que ce soir tout le Bataillon doit marcher et fournir une somme de travail considérable, au point dangereux, au-
Je me repose un peu, mais atmosphère très lourde qui énerve et assomme ; impossible de dormir. A 7 h (19 h) départ aux tranchées ; un gros orage est suspendu sur nos têtes. Il éclate quand nous arrivons dans la vallée des pins : obscurité complète, éblouissement par les éclairs, on ne voit pas seulement le camarade qui est devant soi, on se tamponne à tout bout de champ, la pluie se met de la partie, c’est affreux. On va buter contre des voitures de ravitaillement qui laissent passer l’averse, la foudre éclate à deux reprises à peu de distance de nous. On va s’abriter dans quelques « cagnas », derrière une carrière à l’abri des obus.
A 21 h l’orage cesse. On gagne le chantier et à l’œuvre !
La lune vient nous éclairer. Temps radieux pendant toute la nuit. Aussi fait-
Départ pour le retour à 3 h 30. Nous sommes éreintés et le chemin est long. Le sommeil m’accable et le boyau me paraît interminable. Enfin j’arrive esquinté, et je m’affale sur la paille. Il a été décidé que je dirai la Ste-
En somme, triste dimanche que rien ne rappelle aux hommes : c’est ennuyeux, mais c’est une de ces tristes nécessités de la guerre. Temps pluvieux toute la journée, bien fait pour dormir. Je ne fais que ça toute la journée. Récollection le soir chez Cros.
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Nuit consacrée au repos, bien gagné certes. Matinée du 30 : travaux de propreté à Hans, lavage et douche. J’ai la joie de rencontrer mon confrère M. Foucras du 322 e. Nous sommes heureux de causer un peu de mille choses qui nous intéressent.
Après-
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Même travail, fatigue croissante parce que nous nous reposons mal pendant le jour. Et pourtant le courage ne faiblit point. Les Français sont tenaces malgré tout.
Suite du récit : Voilemont et Contault.