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Repos à Somme-
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Réveil un peu précipité : on vient nous annoncer que nous allons en arrière et que les Bataillons sont déjà rassemblés. Nous avons vite fait de plier bagage et en avant ! Tout le monde est content d'aller respirer un peu à l'aise à l'abri de la mitraille. On sait qu'on va à Somme-
Bombardement formidable au loin. Travaux de propreté durant toute la journée. Prières et bénédiction à l'église : peu de soldats, l'heure étant défavorable parce qu'elle concorde avec celle du souper. Nuit délicieuse sur une bonne paille fraîche.
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Lever à 5 h 30. Ste-
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Répétition de la journée d'hier. Il n'est pas encore question de départ. Calme de l'artillerie. Nouvelles contradictoires au sujet des démêlés balkaniques ; les journaux paraissent embarrassés sur cette question, en particulier sur les attaques bulgares contre les Serbes. L'avenir nous dira mieux ce qu'il en est. Nos journées se passent à lire les journaux, à écrire : c'est tout à fait intéressant et bien propre à faire oublier les fatigues et les horreurs des tranchées. Le soir, chapelet et bénédiction du T.S. Sacrement à l'église : l'assistance est plus considérable aujourd'hui. Plusieurs soldats, trop peu hélas ! se confessent à l'issue de la cérémonie.
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Rien de spécial à signaler, sauf l'annonce de notre départ aux tranchées pour demain soir. On s'y attendait bien. Aussi confessions plus nombreuses le soir à l'église.
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Matinée passée comme à l'ordinaire. Il y a contre ordre et notre départ est encore ajourné : nous ne nous en plaignons pas. Au contraire, tout le monde désire voir notre repos se prolonger, car vraiment, c'est du bon repos, bien fait pour nous faire oublier les fatigues et les ennuis des jours passés aux tranchées. Situation toujours critique pour la Serbie, mais les nouvelles semblent se préciser un peu plus, sans devenir bien meilleures.
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Rien à signaler, toujours mêmes occupations, même repos. Quelques confessions le soir, après le mois du rosaire. Le canon gronde assez violemment.
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Ste-
A 11 h 30, la messe a lieu : très nombreuse assistance, absoute à la fin. Vêpres à 14 h. Pas beaucoup de soldats, prédication, chapelet : c'est un peu trop long. Promenade avec les amis. Dîner et à 18 h bénédiction et chapelet pour les soldats : encore pas mal de monde.
Vu au passage Redoulès S.S de Rodez.
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On apprend la prise d'une partie de la butte du Mesnil : très heureux résultat que l'effroyable canonnade de ces jours-
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Ste-
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Rien de spécial à noter.
Au front, vers la butte de Souain.
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Enfin notre départ est fixé à ce soir. Derniers préparatifs. On tâche de goûter encore mieux les délices de notre chère guitoune. Ste-
Après jonction des 2 bataillons, nous assistons à la décoration de notre colonel qui est nommé officier de la Légion d'honneur. Cela nous vaut de rester une bonne heure avec le sac sur le dos. J'étais absolument exténué, car mon sac était bien lourd, et puis on avait déjà perdu l'entraînement. Pause de 10 mn. Puis en avant pour le front. Quinze km nous en séparent. Marche fatigante, parce qu’irrégulière. On croise toujours des convois de toutes sortes. Bientôt nous croisons les anciennes tranchées boches. Maison forestière. Trou Briquot. Puis 3 ou 4 km d'affreux boyaux tortueux et étroits. Très fatigué à porter notre cher autel portatif qui nous servira peut-
Nous arrivons enfin vers 22 h. Nous remplaçons le 81 e d'Infanterie. Secteur tranquille, nous assure-
Nuit calme, réveil tardif.
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Le calme des premières heures nous engage à dire la Ste-
Le bombardement sérieux fait place au calme, il dure toute la journée. Fusillade aussi dans l'après-
Du reste nous courons autant de dangers que ceux des premières lignes, car obus et bombes pleuvent de notre côté. Point de blessé à transporter pendant la journée, donc point de fatigue. Veillée prolongée dans notre guitoune. Nous attendons le ravitaillement jusqu'à 23 h. Entre-
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Lever matinal à cause du ravitaillement que nous allons prendre à 3 km d'ici, en suivant un boyau. Retour pénible. Ste-
Ma soirée se passe ainsi à parcourir les 1ères lignes. Tout y est calme, point de bombes et pourtant les lignes boches ne sont point très éloignées. On les distingue très bien à travers les créneaux et les réseaux de fils de fer. Je rapporte de cette visite une excellente impression. Veillée, chapelet.
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Fête de la Toussaint. Ste-
À 3 h du matin, nous sommes appelés à aller chercher des blessés en 1 re ligne : il y en a 3. Une mitrailleuse les a surpris en train de poser des réseaux de fils de fer sur la tranchée : blessures assez graves, mais pas mortelles semble-
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Fête des Morts. Ste-
A 19 h, au moment où j'étais bien tranquillement en train de faire ma correspondance, je reçois ordre de me rendre en 1 re ligne avec des brancards. On nous dit que c'est pour sortir des cadavres qui sont entre les 2 lignes depuis l'attaque, c'est-
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Réveil un peu tardif. Ste-
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On vient nous prévenir qu'il y a un soldat tué à la 20 e C nie. C'est pendant que nous disons la Ste-
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A 6 h Ste-
Le soir à 20 h 30, nous sommes relevés par la 18 e C nie. Nous allons nous poster en réserve sur le bord de la route de Tahure à Souain. Je m'installe dans une "cagna" assez confortable. Mais n'y en a point qui puisse résister aux grosses marmites. Heureusement, ils n'en lancent point aujourd'hui par ici. En revanche le bois de la cote 193 où se trouve le poste de secours est copieusement arrosé d'une quinzaine de 105.
Heureusement, les somptueuses cagnas qu'ils avaient installées à cet endroit-
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Lever un peu matinal. Je dois remonter au poste de secours pour y prendre l'autel portatif de l'ami Ditte. Je puis célébrer la Ste-
Reçu bonnes nouvelles de la maison. Veillée au coin du feu, en famille, on lit le Pèlerin.
*** FIN DU CARNET N° 3 ***
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N'ayant pas l'autel portatif à proximité, il m'est impossible de dire la Ste-
Donc pendant toute la journée, je coule de l'aluminium boche pour en tirer certains objets : bagues, croix, etc.
Le soir, chapelet au grand air. Veillée.
Tranchée de Hansbourg, près du trou Bricot.
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Je suis encore privé de la Ste-
Nuit calme.
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De nouveau, changement de domicile, on se met plus au large dans de meilleurs abris : nous sommes tous réunis, les brancardiers, près du poste de secours. Je retrouve aussi la compagnie des amis Foucras et Ditte dont j'avais été séparé pendant quelques jours, c'est pour moi une joie. Nous ne pouvons pas dire la Ste-
Journée tranquille, pendant laquelle chacun s'installe le plus confortablement possible. Le soir, chapelet au grand air.
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Point de messe encore aujourd'hui. Journée triste à cause du mauvais temps : vent et pluie, c'est affreux surtout pour les pauvres malheureux qui sont en ligne ; les heures de créneaux sont interminables.
Quant à nous, nos abris sont à peu près suffisants pour nous garantir de la pluie ; plusieurs sont même confortables et on peut y allumer du feu. Mais au dehors, c'est un affreux bourbier : les chemins sont défoncés et les attelages ne peuvent plus en sortir.
C'est affreux la guerre en hiver ! Que Dieu voie nos souffrances et veuille bien les inscrire au livre des comptes ! Surtout que tous ces sacrifices réunis contribuent efficacement à libérer la France de l'immense dette qu'elle a contractée vis à vis de Dieu !
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Ste-
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Je pars à 7 h avec la 19 e C nie qui s’en va en réserve aux abris de la Baraque (route de Souain à Tahure). Avant de partir, je célèbre la Ste-
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Le temps est toujours mauvais. Je me rends auprès de mes confrères, à la tranchée de Hansbourg, pour y célébrer la Ste-
On nous annonce que nous partons probablement demain matin pour aller au repos avec le 5 e Bataillon.
Suite du récit : Front de Champagne #3.