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Ste-
Nous passons par Courcelles, Vauxtin. Entre temps les Boches envoyaient des marmites sur Braine dont on apercevait le clocher à notre gauche. Arrivée à Dhuizel vers 20 h. Je ne puis pas emporter mon sac. Je vais porter ma permission à la Grande Roche où se trouve la 21 e Compagnie. J'y passe la nuit.
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Lever assez matinal. Ste-
Je regagne ensuite les lignes où se trouve notre C nie. J'y arrive vers 9 h. Rien de saillant depuis mon départ sauf un très malheureux accident qui a coûté la vie à 2 soldats de la 21 e C nie : l'un d'eux, dans un accès de folie pense-
lui-
Rien à noter pour l'après-
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Rien de spécial à signaler. Ste-
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Toujours la pluie, c'est fort désagréable. Ste-
Lettre de L.Poujol à Ernest Olivié
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Bien cher Ernest
Je suis un peu en retard pour répondre à ta lettre de la fin mai. Comme tu me disais devoir aller en permission dans quelques jours je me suis dit tout d'abord que je n'avais pas à me presser et qu'il te suffirait d'avoir de mes nouvelles à ton retour au front.
Hélas ! qu'il devient difficile d'avoir de la volonté après deux ans de cette vie ! J'ai retardé plus que je l'avais décidé au reçu de ta missive. J'ajoute que c'est toute ma correspondance qui est en souffrance depuis quelque temps. Ce n'est pas une excuse mais au moins une preuve que tu n'es pas le seul oublié !
Et pourtant, circonstance aggravante, depuis le jour de l'Ascension nous sommes au repos dans un petit village, un peu en arrière et au sud du secteur que nous occupions. C'est de là que je t'envoie ces quelques lignes. La vérité m'oblige à dire que j'ai eu durant cette période des occupations assez spéciales qui sans occuper tout mon temps libre, ont servi de prétexte à bien des lenteurs. Nous avons vacciné intensément, contre la typhoïde, les paratyphoïdes etc ; nous avons eu quelques cérémonies et chants religieux à préparer avec notre nouvel aumônier, jeune vicaire angevin de 28 ans, fort gentil. Tout cela joint à l'énervement qui est inséparable de tout déplacement m'a fait renvoyer certaines tâches.
Tu vois que je ne suis plus désormais aussi déshérité au point de vue spirituel. Nous avons eu une nombreuse assistance aux offices à commencer par à peu près tous nos officiers, ce qui est énorme. C'est un réconfort pour soi-
Que ne pouvons-
A ce propos ce que tu m'as dit de l'éventualité d'une offensive m'a assez amusé sans m'apprendre grand chose. Ici aussi nombreux sont les gens qui pensent comme toi. Il me semble que la question de savoir s'il y aura ou non une offensive de notre part est mal posée. Remarque bien que quelle que soit la réponse, on ne tranche pas pour ou contre la campagne d'hiver, laquelle est aussi compatible avec l'une ou l’autre opinion : sans offensive nous sommes là pour l'hiver, mais nous pouvons y être aussi avec une offensive pas réussie ou à moitié réussie.
Mon sentiment très net est celui-
Donc le fait n'est pas douteux mais le mode incertain aussi bien d'ailleurs que l'étendue ... et le succès malheureusement. Je dois ajouter que je garde ma confiance entière. L'offensive russe fait espérer de si belles choses : c'est de dire que nous ne sommes pas au bout de nos peines. Le Sacré-
Quant à nous, nous comptons pour si peu et puis nous savons que nous faisons la Volonté de Dieu. Prions pour pouvoir accepter de bon cœur les desseins de la divine Providence, quels qu'ils soient.
Nouvelles de Privat, Estéveny, Monteil. Je leur dois la réponse comme à toi.
Un souvenir au St Autel pour ma préparation au Sacerdoce.
Mes affections. L.Poujol.
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Rien à noter, sauf un pauvre malheureux de la 33 e C nie qui est tué net dans l'après-
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Journée comme à l'ordinaire. Le soir vers 11 h : relève. Nous allons à la Grande Roche au repos remplacer la 21 e C nie. A 11 h, suivant ordre ministériel, avance de l'heure légale. Du coup, nous voici arrivés une heure plus tard que d'habitude. A 3 h, nous pouvons nous coucher. Petit abri agréable pour l'équipe des brancardiers à Viel-
Nota R.Foulquier : Loi Honorat. "La guerre durant, l'avancement de l'heure devait permettre des économies d'énergie (gaz, électricité). A la fin de la guerre, l'avancement de l'heure fut supprimé jusqu'en 197x." Le Point 1996.
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Journée tranquille. Ste-
Après la soupe, je me rends à Dhuizel pour chercher mon sac et faire quelques visites. Je vois Pascal, séminariste de Rodez. A la nuit, deux d'entre nous vont travailler avec 3 sections de notre C nie. Moi j'irai demain matin.
A la tombée de la nuit, nous récitons le chapelet avec M. Palayret dans notre modeste chapelle. Rien de spécial.
Nota : ce même jour à Mort-
Lettre de Baptiste à son frère Ernest.
16 juin 1916
Bien cher frère
Je réponds à ton aimable lettre qui m'a fait un grand plaisir de te savoir en bonne santé. Pour moi il en est toujours ainsi et je souhaite de tout mon cœur que cette présente te trouve de même. Je suis très content que tu n'aies pas apporté un trop gros cafard à ton retour de permission ; il n'en a pas été de même pour moi, car, si j'écoute bien, il ne m'a pas encore passé. Ca s'était bien passé jusqu'à présent, mais à bout de force on a beau dire, beau faire, c'est bien juste pour pouvoir tenir le moral en équilibre. Je vois que chez nous tout le monde devient hargneux, après tout depuis bientôt deux ans que l'on est là à dépenser les quatre sous que l'on aurait pu mettre de côté. Et puis à tout moment sur le qui-
Je pense que Marius t'aura écrit, dans sa dernière lettre il m'a dit se trouver à 5 km de Verdun.
Je ne t'en dis pas plus long pour aujourd'hui, tu me feras savoir de tes nouvelles, mais tu sais, elles y mettent le temps, j'ai vu qu'elles y avaient mis 5 jours.
Au revoir, cher frère, reçois de ton frère les plus tendres baisers.
Baptiste, Secteur 96
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Lever avant 4 h pour me permettre de dire ma messe avant 5 h. Je dois à ce moment suivre une section de la C nie au travail. Palayret veut bien me servir la messe.
Toute la journée dans les bois, où je m'ennuie passablement. Nous rentrons vers 18 h seulement. Bombardement très violent dans le secteur de Moussy : il parait qu'une de nos unités (1 er Corps) veut essayer un coup de main pour faire quelques prisonniers. L'artillerie boche riposte vigoureusement.
De notre village dominant toute la vallée de l'Aisne, nous voyons éclater des marmites de tous calibres : c'est infernal !
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Ste-
Je n'assiste d'ailleurs pas à la cérémonie, et je me rends à Dhuizel afin de voir notre sympathique aumônier de brigade, le R.P. Chocqueel, pour régler avec lui certaines questions relatives à notre ministère. Je puis le rencontrer sans trop de difficultés, et ensemble nous passons quelques instants délicieux.
J'apprends que le 122 e a essayé un coup de main sur un poste ennemi : il a échoué mais n'a compté que quelques blessés légers. En revanche, la 2 e Division du 1er Corps, qui a tenté un coup de plus large envergure, a eu des pertes sérieuses sans aboutir à un succès complet. Cela nous explique le fracas d'hier au soir.
Rendez-
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Les équipes de travailleurs n'ont point de repos, même aujourd'hui. Je me fais remplacer par un camarade auprès de ma section de travail. A 9 h, grand-
Après la soupe, je vais à Dhuizel avec mon ami Palayret. Nous voyons quelques amis communs, entre autre l'abbé Lagrange du séminaire de Bordeaux, excellent enfant avec lequel on peut causer et s'amuser. Puis ensemble, nous allons faire visite à M. l'Aumônier, avec lequel nous allons écouter le concert donné par la musique du 122e, un concert à 6 km des Boches, s'il vous plaît ! N'est-
Retour par les voies les plus rapides, non sans avoir fait la connaissance de 2 s/lieutenants du 122 e, grands amis de M. l'aumônier, et fervents chrétiens, qui veulent bien m'offrir quelques douceurs et m'inviter à déjeuner pour le lendemain : j'accepte, non sans quelque résistance.
Le soir à 9 h, je suis l'équipe des travailleurs : nous allons sur les bords du canal de jonction, où nous restons jusqu'à minuit ½ . Tout est calme.
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Ste-
Vers 15 h, je remonte à la Grande Roche. Soirée comme d'ordinaire en compagnie de l'ami Palayret
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Ste-
Retour à l'heure habituelle. Soirée comme à l'ordinaire.
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Journée tranquille. Je vais faire un petit tour à Dhuizel, où je vois l'ami Redoulez sergent-
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A 5 h, Ste-
Préparatifs de départ dans l'après-
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Ste-
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Messe au "Boulevard" vers 7 h, servie par l'ami "Espinasse" de la 23 e C nie, dans un abri
abandonné, triste et sale, mais le Bon Dieu est si bon qu'il daigne descendre dans un tel lieu, et le sanctifier de sa présence sacrée.
Dans l'après-
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La journée commence mal. De bonne heure, les Boches se mettent à faire pleuvoir leurs grosses bombes sur le secteur du Bois du Centre, cela dure bien plusieurs heures. Aussi, par crainte d'une attaque ennemie, tout le monde est-
Je me rends néanmoins à la Ferme de Moussy pour la messe de 7 h 30. Mais personne ne s'y présente sauf 2 ou 3 bons poilus de la 24 e C nie que je suis obligé de renvoyer. A 9 h 30, je vais au Bois du Centre mais l'assistance, quoique satisfaisante, est au-
Restant de la journée assez calme, mais le ciel se trouble et il pleut même dans la soirée.
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Ste-
Vers midi, en avant la musique ! Le bombardement va crescendo jusqu'à 10 h du soir. Bombes et obus de calibres petits et moyens bouleversent la ligne ennemie. On se rend bien compte de leur effet : il n'est pas terrifiant, car les obus ne sont pas de gros calibre et sans doute que les Boches doivent avoir de bonnes cagnas.
Ils ripostent assez timidement, mais arrosent tout de même un peu partout. C'est miracle que nous n'ayons eu pendant toute cette soirée qu'un blessé, assez léger du reste.
La tentative de prise du fortin échoue, car les Boches étaient trop en éveil, et les pertes en hommes sont insignifiantes relativement à l'importance du bombardement. On apprend cependant que la 122 e, qui a pris une part plus grande à l'action, a perdu 7 hommes tués et a eu une trentaine de blessés.
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Vers 1 h du matin, le calme étant revenu et n'ayant pas de blessé à transporter, nous pouvons prendre un peu de repos.
Mais tout-
Travaux divers pendant la journée comme d'habitude. Le calme complet se rétablit comme les jours précédents. Mais notre artillerie se montre plus active.
+ le 27 juin 1916
Bien chère Maman,
Bien chère Clémence,
Vous voilà toutes deux ensemble à présent ! Vous ne sauriez croire la joie que j'éprouve d'y penser, et je sais que tous les autres partagent mon sentiment. Votre solitude, chère Mère, nous était bien pénible à tous et elle l'était encore plus pour vous. Je ne doute pas que vous ferez fort bon ménage toutes deux : Dieu veuille seulement nous conserver la santé et nous ramener bientôt sains et saufs auprès de vous.
Je vous écris après une nuit passée à peu près blanche : mais vous voyez que ma main ne tremble pas trop ; c'est que je ne suis pas malgré tout trop fatigué : d'ailleurs j'ai toute la journée pour me reposer, mais j'aime mieux vous écrire avant de me coucher, car je risquerais fort, si je me mettais sur la paille, de renvoyer ma correspondance à demain.
Nous avons donc eu hier pendant toute l'après-
Vers 1 h du matin on a pu se coucher, tout étant rentré dans le calme parfait. Seulement ce matin vers 3 heures ça été le tour des mauvais voisins d’en face : ils se sont mis à bombarder sans ménagement, juste à la pointe du jour : mais notre artillerie leur a si bien répondu que tout s’est arrêté là. Malheureusement nous avons eu un blessé un peu plus grave, pas du tout mortel cependant, et un mort.
A 5 heures nous avons évacué le blessé, tout étant redevenu calme, et je rentre de faire l’enterrement du mort. Je vous assure qu’en entendant claquer toute cette ferraille on aurait dit que tout se démolissait, et pourtant voyez ce qu’il y a eu : 2 blessés légers et un mort. Evidemment, c’est toujours trop, mais c’est pour vous dire que grâce à l’aménagement des tranchées et des abris, on n’est plus aussi en danger qu’en rase campagne. Il semble bien aussi que la protection divine y est pour quelque chose car enfin le danger est tout de même sérieux.
J’ai reçu hier une lettre de tante ( Eugénie, de Toulouse) qui va toujours bien : elle me dit avoir reçu de vos nouvelles. Eugénie (la soeur d'Ernest )aussi m’a donné de bonnes nouvelles de Toulouse. Vous devez avoir eu aussi des nouvelles de Marius.
Ces orages qui sont tombés dans la région ont-
Plus rien de nouveau à vous dire aujourd’hui. Ma santé va pour le mieux.
Prions bien le Sacré Cœur de Jésus pendant cette semaine et dimanche prochain.
Je vous embrasse affectueusement.
Ernest.
Il semble qu'à cette lettre Ernest avait joint ce "Plan des boyaux" :
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Le temps reste pluvieux et orageux : aussi les boyaux sont-
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Ste-
Rien de spécial à noter pour la journée. Vers 10 h du soir, relève de la C nie des territoriaux en réserve à Ribodon et Pont-
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Ste Messe à Pont-
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Ste Messe au Pont-
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Heureusement, on trouve un petit coin pour dormir tranquillement. Vers 6 h, il faut se lever car à 7 h j'ai une messe à dire à Pont-
Après cette 1 ère messe, en route pour la Grande-
Après la messe, je suis obligé de rapporter les objets en question à Pont-
La bonne demoiselle de Pont-
Puis je repars tranquillement à Dhuizel où j'arrive vers 13 h, accablé de fatigue, mais content de l'emploi de ma matinée.
Après-
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Journée employée comme à l'ordinaire. Je ne vais pas au travail, mais durant toute la matinée, nous sommes employés à doucher notre compagnie.
Après-
Petite réunion à l'église le soir : tout petit groupe de fervents.
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Rien à noter sauf que je ne puis pas dire la messe faute de vin, cela m'ennuie beaucoup. Aussi je délègue l'ami Lagrange pour aller en chercher à l'arrière. Non sans mal, il m'en rapporte une bouteille de Mont-
Le temps est triste et pluvieux. Déjà on connaît le régiment qui va nous relever : c'est le 107 e du 12 e Corps (Brive). Les officiers viennent reconnaître le secteur. Par conséquent c'est une chose sûre. Seuls restent incertains le jour et le lieu où nous irons.
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Rien à noter, sauf que je vais voir l'ami Palayret à la Grande-
Vers 22 h, nous partons pour la relève. Mais au lieu d'aller à Soupir relever notre 5 e Bataillon comme c'était entendu, nous revenons à notre ancien secteur pour relever le 1 er Bataillon du 122 e ; ce n'est pas fait, du reste, pour nous déplaire car, étant donné que nous y allons pour 24 heures seulement, on préfère aller dans un secteur déjà connu. On arrive vers 1 h du matin, sans accident mais non sans fatigue.
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Repos un peu prolongé dans la matinée. Vers 8 h seulement, je monte au Bois du Centre où se trouve M. Tersy ; je le trouve encore couché. Ensemble nous descendons au Pont-
Le reste de la journée se passe sans trouble. Notre artillerie envoie quelques obus, mais les Boches ne répondent pas. Ils ne veulent vraiment pas nous laisser un mauvais souvenir du secteur... Je vais au cimetière faire une dernière visite à nos morts du Bois du Centre : 12 des nôtres y dorment leur dernier sommeil. Nos pertes, pendant ces 4 mois et demi, ont été par conséquent minimes.
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Nous attendons la relève jusqu'à 1 h ½ du matin. C'est bien long. Il en est ainsi lorsqu'on est relevé par un régiment qui arrive au secteur pour la première fois. C'est le 107 e de ligne du XII e Corps ( Brive) qui prend notre place. Le jour commence à poindre quand nous arrivons à Pont-
Ste Messe à 8 h à l'église du village, puis repos, bien gagné certes. Les brancardiers du 5 e
Bataillon sont nos voisins, cela me permet de causer longuement avec Foucras et Ditte, et de manger une bonne salade avec eux le soir.
A 7 h, salut à l'église, puis on dort tranquillement, malgré l'incertitude de notre départ qui sera peut-
Mon autel portatif, demandé à ma bonne Maman depuis quelques jours, m'arrive ce soir.
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Réveil à 4 h pour partir à 5 h. Aussi, impossible de dire la Ste Messe. Il pleut bien fort, en avant quand même ! ... Marche longue et pénible. Nous passons par Bazoches, Fismes, Courville, Arcis-
Repos pendant la journée, une fois le balayage fait. Le soir à 7 h, salut à l'église du village où se trouve un bon vieux curé qui, sans trop se faire prier, veut bien mettre la sacristie à notre disposition, à condition que nous fournissions tout ce qui est nécessaire pour le St Sacrifice.
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Réveil vers 7 h. Mon confrère M. Tersy dit la messe de communion à cette heure-
Bonne après-
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Ste Messe à 6 h ½ . Tandis que les compagnies vont à l'exercice, nous transportons de l'eau pour les "lavabos" et les tonneaux d'eau potable. Rien à noter pour l’après-
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Marche ce matin, départ à 6 h. En conséquence, je dois dire ma messe à 4 h 30 pour permettre à mon servant de messe -
A 5 h, en avant : petite marche de 10 km sur la route de Arcis-
Au retour, réunion de tout le régiment pour entendre une conférence du docteur X, médecin-
Après-
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Exercice dans la matinée. Messe à 4 h 30. Travaux ordinaires. Eau et douches dans la journée.
Lettre de Jean-
Camp du Larzac 12 juillet 1916
Cher ami
Notre stage au Camp du Larzac est parvenu à son terme. Nous quittons La Cavalerie dimanche matin 16 juillet, par le premier train, pour rentrer au dépôt. Depuis deux mois nous y étions – et ma foi – pas trop malheureux … Du reste, nos « récupérés » vont rentrer sous peu, il faut bien le temps d’aller auparavant un peu en permission et puis d’aménager les locaux où ils doivent venir.
On nous promet 8 jours de permission. Quelle veine ! J’espère bien aider un peu mes parents, puisque mon congé coïncidera avec les grands travaux de la maison. Nous avons une propriété, et pour y travailler il ne reste que ma mère et mon frère de 17 ans. Malgré mon inexpérience agricole, je tâcherai de rendre quelques petits services, ne serait ce qu’en allant
paître le troupeau … un livre sous le bras. Ce n’est pas bien difficile.
A propos de permission : tu me faisais part dans ta dernière lettre de ta déveine lors de ton passage à Rodez : aucun ami avec qui causer, accueil glacial au « bercail ». Je regrette énormément de n’avoir pas été là.
Ne sois pas surpris de la froideur de l’économe. C’est son naturel. Je commence à n’y faire plus attention, malgré qu’à certains moments, ses procédés vexent un peu. Quand je vais au séminaire, je me « débrouille » sans lui : je fais comme s’il n’existait pas. Il peut faire la mine, ça m’est égal… L’essentiel est de le connaître. Tout de même, entre nous soit dit, un peu plus d’égards pour les étrangers (prêtres et soldats), un peu plus de civilité, ne lui nuirait pas. C’est à lui qu’il faut imputer l’absence systématique de prêtres mobilisés à la table du séminaire le dimanche soir… Peut-
J’aime croire qu’il n’est pas cause de ces saillies de mauvaise humeur, que c’est imputable à son tempérament uniquement, qu’il en gémit après coup. La charité nous ordonne de le penser.
Quelle veste nous lui taillons ! ! ! Et que nous sommes méchants. Dieu nous pardonne ces épanchements à tournure aigre…
Il est probable que tu ne retournes pas en permission de quelques jours. Quand l’occasion t’en sera donnée à nouveau, tu ferais peut-
J’ai appris avec beaucoup de plaisir la promotion de Grialou, et je viens de lui écrire pour le féliciter. Ce que je pourrais envier en lui, ce n’est pas tant le galon que la veine qu’il a d’être tombé à la Compagnie de Cros, et qui plus est, d’y rester. C’est une situation épatante pour eux deux.
Quant à moi, je ne sais quand sonnera l’heure de mon retour au front, mais ce dont je suis sûr, c’est que je ne retournerai pas au 421e. On nous change à peu près tous de Corps, et pour retourner au précédent, il faudrait une veine insensée. Le seul ennui que j’éprouve en face de cette perspective, c’est que je ne vous retrouverai pas, vous – les rares et les seuls que je connaisse – et que si je suis blessé, je ne reviendrai plus ensuite à Rodez, mais ailleurs.
Enfin, à la volonté de Dieu. Qu’il fasse de nous ce que bon lui semblera ; mais qu’il nous donne assez d’esprit surnaturel et assez de force de volonté, pour nous soumettre à ses décisions, quelles qu’elles soient , surtout si elles paraissent dures.
Mes hommages à M. Tercy, des amabilités à tous les collègues : Foucras, Gleizes, Ditte, etc., etc.
Je t’embrasse affectueusement. Estéveny.
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Ste Messe à 4 h 30. Marche de 13 km à 6 h. On passe par Aougny, l'abbaye d'Igny et Arcis-
Repos dans l'après-
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Ste Messe vers 6 h 30. Point d'exercice de toute la journée, mais le matin nous avons notre transport d'eau. Classement pour les courses à pied. A 11 h bon déjeuner dont je donne le menu à titre de souvenir : bouillon léger, jambon, pommes de terre rata, bœuf, 1 bouteille de champagne à 4, 1 litre de vin ordinaire par tête, 2 biscuits, 1 cigare. Ce n'est pas trop mal ! La République prend quelque soin de ses enfants, il faut le reconnaître !...
L'après-
Salut à l'heure ordinaire. A la fin, nous recevons la visite de MM. Foucras et Ditte : on passe quelques bons moments avec eux.
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Rien d'anormal. Dans l'après-
Nous faisons pause pendant plus de 2 heures dans une rue au clair de lune. L'air frais du soir nous donne froid au dos ! Enfin vers minuit on gagne les quais de la gare. Là on nous entasse par quarantaine dans des wagons à bestiaux tapissés de paille. On s'installe pour le mieux, c'est-
Suite du récit : Au sud de Verdun.