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Villers-
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Vers 6 h, nous arrivons à Orléans. Point d'arrêt. A 8 h à Juvisy où l'on attend sous la pluie pendant 2 h, puis c'est la Grande Ceinture : La Villette et la gare de l'Est. Cinq mn sur le trottoir parisien, mais impossible de rien voir de la capitale. Le brouillard est épais. A 13 h, on rembarque. A Meaux vers 15 h. A 18 h à Port-
Lettre de Jean-
St Hilaire (du Harcouët -
Mon cher ami,
Ce n'est pas parce qu'en ce jour c'est la fête des Saints Innocents que je t'écris. Nous sommes trop vieux pour nous amuser à ces jeux de mots. C'est le renouvellement de l'an qui me fournit l'occasion de te donner de mes nouvelles en même temps que je t'offrirai mes vœux...
J'ai quitté l'hôpital du Vésinet. Il a été évacué entièrement ainsi du reste que tous les hôpitaux de la région parisienne. On craignait, parait-
sans classement. Sais-
Nous sommes donc assez près de la mer : l'air nous en arrive par rafales et je t'assure qu'il ne moisit pas devant la fenêtre où le vent a soin de le renouveler sans trêve. Comme sur toutes les régions côtières, il pleut sans discontinuer. C'est là le seul ennui que j'éprouve à ne pas pouvoir user -
Je compte sur ton amabilité pour communiquer mon changement d'adresse à Gleizes... et pour offrir à tous ceux que je puis encore connaître dans ton entourage, mes vœux de bonne et pacifique année. Prends garde dans tes lettres d'être prudent et songe toujours quand tu écris que tu cours le risque d'être lu par un censeur revêche. Ta dernière lettre très intéressante contenait des critiques vraies mais trop osées.
Je t'embrasse, mon cher ami et sollicite comme par le passé le suffrage de tes prières si méritoires, en retour de mon souvenir.
Estéveny Mon amical bonjour à la petite communauté cléricale.
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Ste-
Journée calme. Je broie toujours un peu de noir. On me raconte la fameuse histoire de la cloche : mon confrère Ditte a eu 8 jours de prison pour avoir sonné la cloche de l’église sans l’autorisation du commandant, l’adjoint ayant porté plainte. On en parle beaucoup.
A 6 h du soir, réunion à l’église présidée par l’abbé Delcros, confrère de Rodez, du 3 e d’artillerie. Il doit partir demain.
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Ste-
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Messe de communion à 6 h. Grand-
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Ste-
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Rien à noter.
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Comme précédemment, beau temps. Magnifique paysage, coteaux pleins de vignes. Délicieux petit vin blanc.
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Journée calme.
Châtillon-
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Nous partons de Villers vers 9 h. Grands regrets car ces bonnes sœurs étaient pour nous de vraies mères. Nous allons à Châtillon-
A 4 h du soir, nous devons retourner à Orquigny pour recevoir une injection antityphoïdique. Au retour, souper et salut malgré la fièvre qui commence à nous envahir. Belle église. M. le Doyen est fort accueillant.
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Journée d’installation. Ste-
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Départ pour Reuil à 8 h. J’arrive vers 9 h. Tout est préparé. Assistance presque exclusive d’artilleurs. Les civils n’ont pas l’air de se préoccuper beaucoup de la messe, c’est l’affreuse mode du pays.
J’arrive de nouveau à Châtillon pour la soupe, bien fatigué. Vêpres à 14 h, chantées avec entrain. Puis le doyen veut bien nous faire goûter au vin de Châtillon. Un violent mal de tête m’oblige à me coucher sans souper.
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Je suis guéri. A 6 h 30, je vais dire la Ste-
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Ste-
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Rien à noter. On annonce notre départ d’ici pour samedi.
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Rien à signaler. Je broie toujours du noir.
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On nous annonce notre départ pour demain matin : nous devons nous rendre à Romigny, à 10 km d’ici dans la direction du nord. Préparatifs.
Romigny.
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Ste-
Nous pouvons organiser le salut pour 18 h, de concert avec le prêtre aumônier du 1 er bataillon du 81 e qui se trouve cantonné dans le même village. Eglise propre, mais pauvre. On y prie bien et on chante avec entrain, cela suffit. Quelques confessions.
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Grandes difficultés pour l’organisation des offices religieux, car les manœuvres que nous sommes venus exécuter ici commencent ce matin à 11 h. Après les avis du colonel lui-
Tandis que les compagnies sont à la manœuvre, nous, les brancardiers, nous restons chez nous, à l’exception de 4 d’entre nous qui suivent les compagnies. Impossible d’organiser les vêpres, tous les soldats sont à l’exercice. Les civils ne pratiquent pas, à l’exception de quelques bonnes personnes, dont la mère de M. le Curé, mobilisé. Dans l’après-
Elle nous raconte un peu l’occupation du village par les Boches pendant 10 jours et simplement, nous raconte comment son fils se dévoua auprès de la population, tandis que le maire avait fui devant l’invasion.
Salut solennel à 6 h du soir. Eglise comble.
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Rien de spécial à noter. Temps brumeux et ennuyeux. Boue effroyable partout.
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Rien à signaler. Les compagnies vont toujours à l’exercice. Nous faisons quelques corvées.
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Rien à noter. Toujours le même petit train de repos. Ste-
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Douches le matin, puis manœuvres de brigades dans l’après-
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Communions nombreuses aux messes matinales. La grand-
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Rien à noter. Les journaux font grand bruit au sujet d’une incursion de Zeppelins sur Paris où ils ont lancé des bombes et fait des victimes.
*** FIN DU CARNET N° 4 ***
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On organise une musique au 322 e (Ernest Olivié était musicien). Je ne veux pas me faire inscrire de peur qu’on m’accuse de m’embusquer, et surtout pour ne pas perdre un brin de liberté qui m’est nécessaire pour faire du ministère, aux tranchées surtout. Nouvelle incursion de Zeppelins sur Paris : pas de victimes. L’Angleterre aussi a reçu la visite de ces monstres le 1 er février. Plus de 50 morts.
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Manœuvres de division auxquelles tout le monde prend part. Départ à 7 h 30. En conséquence, nous allons dire la Ste Messe à 5 h. Manœuvre peu fatigante mais pénible à cause de longs stationnements sur place avec un froid assez vif. A 12 h 30, fin de la manœuvre. A 14 h, nous rentrons chez nous.
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Départ fixé à demain 4, direction d’Epernay. Préparatifs de départ. Exercices du soir comme à l’ordinaire.
Boursault.
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Lever à 5 h. Ste Messe à 5 h 30. Départ à 8 h pour Boursault, par Ville-
Samedi 5 février 1916 -
Matinée comme à l’ordinaire. Hélas ! J’ignorais ce que me réservait l’après-
Quel sacrifice à offrir au Bon Dieu ! Et pourtant, c’est à peine si je pourrai le lui présenter. Je prie peu ce soir au salut et après. Je reste abîmé pendant une bonne demi-
Suite du récit : Obsèques du père d'Ernest.