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Au jour naissant, on se retrouve à Château-
Nota : le front étant dans le secteur de Reims, le train est d'abord parti en direction de Paris vers l'ouest, puis il est revenu vers l'est en suivant la Marne.
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On ouvre toutes grandes les portes de nos wagons et nous humons l'air frais du matin. Ce n'est pas que nous ayons trop chaud, au contraire nous grelottons tous dans nos capotes. Au passage, nous revoyons Dormans, Châtillon s/ Marne où nous avons séjourné pendant notre grand repos des mois de décembre et janvier. Boursault, Damery, Epernay. On roule, on roule toujours. On passe sans arrêt à Vitry-
On prend la direction du front, plutôt de Bar-
Vers 17 h 30, on arrive enfin à Laheycourt, terme de notre voyage pour ce jour. Village de bon aspect : grandes fermes, entremêlées de maisons bourgeoises et de maisons à provisions pour les soldats. L'hôtel-
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Lever vers 6 h. Je me dirige vers l'église déjà encombrée de braves poilus qui ont devancé le réveil pour venir prier. Beaucoup se confessent et communient aux diverses messes que nous célébrons. Journée relativement tranquille, on en profite pour se reposer. Le soir à 18 h 30, salut à l'église : nombreuse assistance, plusieurs confessions après la cérémonie. A 20 h tout le monde doit rentrer au cantonnement, les mess se vident : les "pandores" font bonne garde !...
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Ste messe vers 6 h 30, plusieurs confessions et communions encore ce matin. Journée pluvieuse et triste. Pas d'occupation bien précise : correspondance, visite à pied par les chemins détournés. Le soir à 6 heures, concert par la musique du 322e . Salut un peu retardé. Promenade courte avec Foucras et Ditte.
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Réveil en sursaut à 5 h, départ fixé à 6 h 30. Le temps de monter son sac et de tout remettre en ordre et nous voilà partis sans pouvoir dire notre messe.
Il ne pleut pas, aussi il fait bon marcher malgré la boue. Dix bons kilomètres pour arriver à Rembercourt-
Tout le 122 e est avec nous, ce qui me procure la joie d'y voir beaucoup d'amis. Le soir à 6 h 30, petite réunion présidée par M. l'aumônier. Sommeil long à venir à cause de la chaleur et du bruit qui se fait dans les cantonnements.
*** FIN DU CARNET N° 7 ***
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Réveil à 5 h 30. M. l'aumônier nous avait donné rendez-
Dans la journée, visite à M. l'aumônier. Journée tranquille pendant laquelle on s'aménage. Le soir à 5 h, concert par la musique du 122 e. Salut à 19 h. Nombreuse assistance.
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Grâce à l’intervention de M. l'aumônier auprès de notre colonel, les hommes sont laissés libres jusqu'à 8 h. Aussi beaucoup de confessions, communions ; nombreuse assistance aux diverses messes que nous célébrons à partir de 6 h. C'est vraiment bien
consolant pour une âme de prêtre.
Après les exercices, je vais aider les camarades aux douches. Rencontre du sergent Bernard du séminaire d'Albi.
Journée calme, sans incident, sans perspective marquée de départ. Le soir, concert à 18 h, bénédiction à 19 h et retraite à 20 h 30.
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A peu près comme hier. Confessions nombreuses le soir après le salut. Toujours des retardataires qu'on accueille à bras ouverts et qu'on est heureux de réconcilier avec le Bon Dieu. Vraiment cette perspective d'une vie dangereuse ouvre bien des cœurs à la grâce et réveille bien des bonnes volontés endormies.
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La matinée est laissée libre jusqu'à 8 h ; aussi à toutes les messes basses, de 6 h à 7 h 30, nombreuse assistance. La plupart sont venus pour
communier, et c'est une grande joie pour nous de distribuer le corps sacré de N.S. à toutes ces bonnes âmes. A 8 h, messe paroissiale célébrée par un prêtre chargé de la paroisse. La population civile semble assez fidèle à ses devoirs. A 9 h 30, grand-
L'après-
Musique à 18 h. Salut solennel à 19 h. Encore quelques confessions. Nos officiers supérieurs ont été reconnaître notre secteur, et pourtant notre départ ne parait pas imminent.
Lettre de Clémence à son frère Ernest.
Labadie le 23 juillet 1916
Bien cher Ernest
Nous venons aujourd’hui même de recevoir ta bonne lettre nous faisant toujours le plus grand plaisir de te savoir toujours en bonne santé, mais aussi nous causant de la peine de te savoir dans la direction de Verdun.
Notre santé va toujours pour le mieux, malgré le travail que nous avons ; aujourd’hui dimanche nous avons fini de rentrer le foin de La Prade ; il nous a fallu bien trimer pour le monter car nous n’avons fait que nous deux. Firmin (le beau-
J’ai reçu aussi des nouvelles de Tante et de Louise ; ils vont tous très bien. De Toulouse il y a longtemps que nous n’avons pas eu de nouvelles.
Il fait depuis quelques jours une chaleur bien forte, mais aujourd’hui le temps est à l’orage, c’est tout nuageux. Fera-
Je ne t’en dirai pas plus long, cher Ernest, sois toujours plein de courage et de force ; nous prions bien tous les soirs avec Maman pour que le Bon Dieu te conserve et qu’il vous fasse tous revenir sains et saufs.
Adieu, cher Ernest, reçois de nous deux nos plus affectueux baisers.
Ta sœur qui t’aime. Clémence Olivié.
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Rien de spécial à signaler, en dehors des bruits plus ou moins vraisemblables qui circulent sur notre situation. Les Boches se fortifient à Verdun, de sorte qu’il est possible qu’on nous réserve pour un autre point du front. Que la Ste Volonté de Dieu soit faite !
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Rien de spécial à signaler ; aucun indice de départ imminent, bien qu’on s’attende chaque jour à déménager. C’est assez curieux que notre séjour se prolonge aussi longtemps. Le soir concert, salut, retraite comme d’habitude. Chaleur assez vive favorable aux travaux de la saison.
Lettre de Tante Eugénie à Ernest.
St Bonnet le 25 juillet 1916
Bien cher neveu,
Je réponds sans tarder à ta lettre pour te dire que si Dieu veut que tu restes dans la fournaise, je ferai tout mon possible pour que tous tes désirs soient accomplis et je mets ta lettre de côté pour ne rien oublier en cas de malheur. Tu as bien fait de me dire toutes ces choses, on ne sait hélas jamais ce qui peut arriver surtout dans le mauvais coin où tu te trouves ; on lui a fait mauvaise réputation, me dis-
Je tiens à t’assurer que je ne t’oublie pas dans mes prières et je penserai mieux encore à toi, selon tes désirs, tous les matins pendant la Ste-
Je pense que tu auras reçu la lettre et le colis qui l’accompagnait. Je t’en ferai partir un autre à la fin de la semaine, ce que je ferai toutes les semaines jusqu’à nouvel ordre.
Je n’ai reçu de nouvelles de personne cette semaine, je ne sais ce qui se passe. J’ai donné de tes nouvelles à M. le Curé, il t’envoie le bonjour.
Adieu cher Ernest, je t’embrasse du fond du cœur.
Ta Tante Eugénie.
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Rien à signaler.
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Température fort chaude, emploi du temps habituel, c’est-
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Douches pour le 5 e Bataillon durant toute la matinée jusqu’à 11 h. Cela me vaut une visite des amis et confrères Ditte et Foucras.
Rien de spécial pour la soirée. M. l’Aumônier est spécialement occupé à la retraite des 1 ers communiants de la paroisse qui sont un bon petit nombre. Dimanche doit avoir lieu cette touchante fête et il semble que nous pourrons en jouir.
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Rien de bien spécial pour la journée. A midi, nous allons balayer l’église avec quelques camarades dévoués : on lui donne un grand air de fête pour la solennité de demain, rien ne manque d’ailleurs pour l’orner agréablement. La sacristie est des mieux garnies et les personnes qui en ont la charge l’entretiennent avec zèle et dévouement. Mr le Doyen de Vaubecourt chargé de la paroisse nous invite à l’assister à la messe solennelle de demain comme diacre et sous-
Notre départ paraît imminent et plusieurs veulent ainsi répondre en quelque sorte à l’appel du Saint-
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Sainte Messe à l’heure habituelle. Messe militaire à 8 h 30 : très nombreuse assistance. Tout y est beau : le décor, la musique, les chants et aussi l’assistance. A 10 h messe de 1 ère communion tout à fait solennelle. Eglise archi comble, tout se passe fort bien sauf que la cérémonie est trop longue puisque à 12 h, nous étions encore à l’église, le bon doyen estime sans doute que la dose de patience humaine est bien grande. Beaucoup de soldats sont obligés de sortir avant la fin pour aller prendre leur repas.
A signaler l’assistance fort nombreuse des civils dans des tenues tout à fait soignées : beaucoup, simples cultivateurs, ont leur habit de cérémonie avec un chapeau haut de forme. Quatre chantres sont habillés en soutane et surplis ; ceci par exemple ne leur enlève rien de leur voix de crécelle et routinière, mais cela fait très beau dans le tableau ; la série des enfants de chœur est bien complète. Bref, tout est bien, fort bien même pour une église de campagne et pour les temps que nous vivons.
Monsieur le Curé ne veut pas accepter de baptiser, ou de laisser baptiser par quelqu’un de nous, un bébé de 2 mois que, pour d’excellentes raisons, paraît-
Au retour de la cérémonie, on nous annonce que notre départ est fixé à demain matin 8 h direction Verdun. Salut solennel pour les soldats le soir à 7 h.
Suite du récit : Verdun Froideterre.