Première permission, en Aveyron. - Ernest Olivié - Grande Guerre 14-18

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- Dimanche 26 - lundi 27 décembre 1915 -

A 16 h 30 nous partons en effet vers Vitry-la-Ville où nous prenons le train. Dix km de Vitry-la-Ville à Vitry-le-François où nous passons une partie de la nuit dans un cantonnement spécial. A 6 h 30, en route vers Jasseines (Aube), gare régulatrice. Nous passons 3 h à attendre. En marche vers Troyes à 11 h 30. Convoi très important : 3000 permissionnaires. Voyage peu intéressant parce que lent, et paysage peu varié. De Troyes à Orléans, par Sens et Montargis. Orléans à minuit ½ . Départ aussitôt sur un nouveau train, en route vers Capdenac, par Vierzon, Limoges, Brive. Arrivée à 11 h 30.
Je vais dîner chez ma sœur Louise. La faim me tenaille car depuis la veille au matin, je n'ai rien mangé. Séjour à Capdenac jusqu'au lendemain 6 h 30.

- Jeudi 30 décembre 1915 -

Voyage à Aubin. Au passage, je dis la Ste-Messe au Gua et j'y dîne. Visite aux parents. Retour à la maison à 10 h du soir.

- Vendredi 31 décembre 1915 -

Ste-Messe à Testet. Journée familiale.

- Samedi 1er janvier 1916 -

Adoration à Glassac. Je suis invité à chanter à la grand-messe et vêpres. Je m'y rends avec mes bons parents. Le soir à 16 h, je monte à Rodez. Rencontre du confrère Ginestous du 81 e qui arrive de Champagne. Voyage plus intéressant avec lui. Visite aux quelques confrères soldats de Rodez. Souper et coucher au séminaire.

- Dimanche 2 janvier 1916 -

Ste-Messe au séminaire : on y goûte toutes les douceurs de la solitude. Courses et achats divers. Messe paroissiale à la Cathédrale. Dîner au séminaire : peu intéressant. Vêpres au couvent du Sacré-Cœur de Jésus. Réunion et agapes fraternelles. Départ de Rodez à 16 h. Arrivée à Auzits à 17 h. Veillée familiale.

- Lundi 3 janvier 1916 -

Journée familiale, la dernière de ma permission. Déjà mes bons parents manifestent quelque tristesse en songeant à la nouvelle séparation de demain au soir. Pauvres Parents ! Je les plains bien sincèrement et je demande à Dieu de fortifier leur courage.

- Mardi 4 janvier 1916 -

Ste-Messe à Testet. Puis il faut songer aux tristes préparatifs du départ. Tristesse des bons parents qui, naturellement, se répercute un peu sur moi. De fait,  jamais je n'avais eu autant mal au cœur de quitter de nouveau la maison, surtout que Papa n'est pas très bien. Maman vient m'accompagner à la gare. Départ à 17 h. Arrivée à Capdenac à 18 h. Ma sœur Louise et sa famille m'attendent pour m'embrasser une dernière fois ; je n'ai aucune ardeur pour partir ce soir. Le train de permissionnaires qui est là ne me tente pas le moins du monde. Les petits neveux m'attirent vers leur maison. Je vais donc attendre à demain soir pour regagner mes pénates.

- Mercredi 5 janvier 1916 -

Ste-Messe à N.D. des Voyageurs. Toute la famille Douziech ( Firmin )y assiste. Agréable journée familiale en attendant le nouveau départ qui a lieu à 19 h. Je suis toujours un peu chagrin, mais petit à petit je retombe dans mon état d'abêtissement, tandis que le train m'éloigne des êtres qui me sont le plus cher au monde. Dans ma prière du soir, j'offre mes peines à Dieu.

Suite du récit :  Séjour dans la Marne .